Suicide de Bruno, conducteur de TGV : ses proches sous le choc, "Il devait partir à la retraite l'année prochaine"
12/27/2024 04:05 AM
Mardi 24 décembre, vers 20 heures, le TGV Inoui numéro 6689 a brusquement stoppé sa course en pleine campagne, près de Crisenoy, en Seine-et-Marne. Ce train, qui transportait près de 400 passagers, se dirigeait vers Saint-Étienne, où il était prévu d'arriver à 21 h 50. Cependant, un drame terrible a mis fin à son trajet.Selon un communiqué de la SNCF, le conducteur "a mis fin à ses jours alors que le train était en train de rouler". Un incident tragique qui a choqué tant les passagers que les autorités, et qui reste un événement sans précédent dans l'histoire du transport ferroviaire."C'est vraiment horrible. Se suicider le jour de Noël, c'est aussi un signal envoyé à ceux qui restent", a confié un passager à la retraite à nos confrères du Parisien.
Les proches du conducteur sceptiques
Malgré l'annonce officielle faite le soir même du drame par la direction de la SNCF, certains de ses collègues de la CGT peinent à accepter la thèse du suicide.
"Pour le moment, aucun élément ne permet de privilégier telle ou telle piste. Les enquêtes sont en cours. À ce titre, nous déplorons la communication hâtive de la direction nationale de la SNCF qui semble vouloir clore le sujet rapidement", a assuré Laurent Saint-Léger, de la CGT Cheminot de la région de Lyon.
Et l'un de ses collègues de poursuivre : "Des analyses de la vidéosurveillance et des constatations de police sont encore en cours"
Je ne le vois pas commettre un tel geste
Bruno R., père d'un enfant autiste, a tragiquement sauté d'un train en marche à 300 km/h dans la campagne seine-et-marnaise. Bien qu'il partageait régulièrement ses difficultés personnelles sur les réseaux sociaux, ses amis cheminots peinent à comprendre ce geste désespéré.
"Certes, il avait des soucis comme tout le monde. Mais trente minutes avant de monter dans son TGV, il n'a donné aucun signe de détresse. Il était toujours souriant et disponible. Il devait partir à la retraite l'année prochaine", a d'ailleurs révélé Stéphane Colin, l'un de ses amis et collègue au quotidien, avant d'ajouter : "Je le connaissais très bien. Je ne le vois pas commettre un tel geste. Aujourd'hui, c'est trop tôt pour comprendre. On est tous en deuil. On accompagne la famille du mieux que nous pouvons. Mais on espère vraiment comprendre rapidement ce qui s'est passé."Malgré son scepticisme, Stéphane Colin reconnaît la solitude inhérente à son métier. Pour lui, "c'est un combat récurrent ! Un conducteur dans sa cabine est totalement seul."