Procès de Mazan : "Je ne veux pas qu'ils aient honte", pourquoi Gisèle Pélicot ne compte pas changer de nom de famille
11/20/2024 09:51 AM
Ce mardi 19 novembre 2024, Gisèle Pélicot a pris la parole pour la dernière fois dans le cadre du procès de Mazan qui se déroule au palais de justice d'Avignon depuis le 2 septembre. À la barre, elle a expliqué pourquoi elle refuse de changer de nom de famille, un choix motivé par la volonté de transformer une histoire de honte en une lutte pour la dignité, comme le relate le Huffpost. Le procès de Mazan, qui mobilise la cour depuis dix semaines, est centré sur des faits d'une gravité exceptionnelle.
Gisèle Pelicot accuse son ex-mari, Dominique Pélicot, de l'avoir violée à de nombreuses reprises et d'avoir permis à 50 hommes de l'agresser sexuellement, sous soumission chimique. Face à une cour attentive et émue, Gisèle Pélicot a dénoncé ce qu'elle qualifie de "procès de la lâcheté", insistant sur la nécessité d'un changement sociétal concernant le regard porté sur les violences sexuelles. Mais au-delà des questions judiciaires, elle a aussi évoqué l'après, en défendant avec force son choix de conserver le nom de famille Pélicot.
Une notoriété imposée, un symbole assumé
Interrogée par les avocats de la défense, Gisèle Pélicot a expliqué que, contrairement à deux de ses enfants qui ont changé de nom, elle ne souhaite pas renoncer au patronyme qu'elle porte. "J'ai des petits-enfants qui s'appellent 'Pélicot' et je ne veux pas qu'ils aient honte de le porter", a-t-elle déclaré. Un choix qui s'inscrit dans sa démarche de combattre la honte liée au viol et de rendre justice, non seulement à elle-même, mais aussi à sa famille.
Depuis le début du procès, Gisèle Pélicot s'est opposée à un huis clos, permettant ainsi une couverture médiatique importante. Son visage, désormais un symbole de résistance, a été tagué sur les murs de nombreuses villes. "Quand je suis arrivée dans cette salle, mes enfants avaient honte de porter le nom Pélicot. J'ai voulu le porter pour qu'ils n'aient pas honte", a-t-elle expliqué. Elle conclut avec une déclaration forte : "On se souviendra de Madame Pélicot, beaucoup moins de Monsieur Pélicot. Je veux que mes petits-enfants n'aient pas honte de porter ce nom. On se souviendra de la mamie, de Gisèle Pélicot".
Dominique Pélicot : une défense trouble
Dominique Pélicot, accusé principal dans ce procès, a également été invité à s'exprimer ce mardi. Face à ses enfants, il a réaffirmé qu'il ne leur a "jamais fait de mal", avant de chercher à justifier ses actes en évoquant des traumatismes personnels. Il a notamment parlé d'une agression sexuelle subie dans son enfance et d'un viol collectif auquel il a assisté.
Dans un discours confus, il a tenté d'expliquer son comportement en affirmant : "Si j'en suis arrivé à faire ce que j'ai fait par l'intermédiaire de personnes qui ont volontairement accepté ce que je proposais je dois lui avouer que c'était pour soumettre une femme insoumise par égoïsme sans la faire souffrir comme ma mère a souffert voilà vous avez mon mobile vous en faites ce que vous voulez mais c'est comme ça".