Procès de Mazan : "Ensemble, révoltons-nous", cet hymne scandé devant le tribunal en soutien à Gisèle Pélicot

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Ce mercredi 16 octobre 2024 marque une journée charnière dans le procès de Mazan, qui entame sa septième semaine d'audience devant la cour criminelle du Vaucluse. Parmi les 51 coaccusés, Redouane A. a pris la parole à la barre, optant pour une défense incohérente. L'homme, déjà incarcéré au moment des faits, fait face à des accusations de violences conjugales, de vols et de menaces de mort, avec plus de 19 mentions dans son casier judiciaire.

En parallèle des audiences, un mouvement de soutien à Gisèle Pélicot, principale victime de l'affaire, prend de l'ampleur. La journaliste spécialisée dans les affaires judiciaires pour France Info, Juliette Campion, a partagé une vidéo de ce rassemblement sur son compte X (anciennement Twitter), témoignant de la mobilisation croissante en faveur de Gisèle Pélicot.

Pour la troisième fois depuis le lancement du procès, des manifestants ont organisé une action marquante devant le tribunal. Parmi eux, la chorale féministe Les Déferlantes et les membres du Planning familial 84 ont animé un rassemblement symbolique, entonnant l'Hymne des femmes, un chant emblématique du féminisme des années 1970. Elles ont chanté pour rappeler que les violences subies par les femmes ne doivent plus rester sous silence. "Nous sommes sans passé, les femmes, nous qui n'avons pas d'histoire", clamaient-elles avec force dans l'atmosphère tendue entourant le procès.

Chacune des manifestantes portait une des dix-neuf pancartes, chaque lettre formant le slogan "La honte change de camp", réaffirmant ainsi leur engagement à défendre la victime de cette affaire et à dénoncer les crimes commis à son encontre. "On est là pour honorer cette femme courageuse", déclare Fabienne, l'une des choristes. Quant à Bénédicte, membre du collectif féministe "Nous Toutes", elle ajoute "Elle aura le droit de se reposer après tout ça, nous, on sera toujours là." Le nombre de participantes à la chorale a doublé depuis le début du procès, témoignant de l'ampleur du mouvement de soutien.

Procès de Mazan : "Ensemble, révoltons-nous", cet hymne scandé devant le tribunal en soutien à Gisèle Pélicot© Nguyen Van Hai-Barbier Jean Pierre - ABACA

Lors de l'audience, les déclarations des coaccusés continuent de dévoiler des aspects sombres de cette affaire. Redouane A., qui se trouve être l'un des principaux accusés, a livré un témoignage particulièrement perturbant. Incarcéré depuis deux ans pour violences conjugales, il a expliqué à l'experte psychiatre Françoise Causse que son "fantasme principal était d'être observé" et son objectif était "de pénétrer la femme". L'homme affirme ne pas avoir eu d'intentions violentes, déclarant "Ce n'est pas un viol, je ne suis pas venu pour violer quelqu'un", laissant entendre qu'il croyait participer à un "plan libertin".

Il a également évoqué des éléments personnels troublants, notamment des antécédents familiaux marqués par la violence et son diagnostic de schizophrénie. Ses propos étaient souvent décousus et répétitifs, laissant apparaître une difficulté à saisir pleinement la gravité de la situation. "On a l'impression qu'il comprend partiellement ce qui se passe", a expliqué l'experte à la cour. Elle a également précisé "Il m'explique qu'il prend un traitement, mais qu'il n'est pas capable de le nommer. Il est suivi par le psychiatre de la prison, bien que ses rendez-vous ne soient pas réguliers."

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