Procès de Christophe Ruggia : "black out", "résistance"... L'avocat d'Adèle Haenel apporte des précisions

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Adèle Haenel confronte le réalisateur de son premier film. Lors du procès du réalisateur Christophe Ruggia, cinq ans de prison, dont deux ferme, ont été requis. Adèle Haenel l'accuse d'avoir abusé d'elle quand elle était mineure, de ses 12 à 15 ans. Le verdict sera donné en février 2025. Depuis 5 ans, ses avocats l'accompagnent et sont venus témoigner dans l'émission Quotidien sur TMC. 

"Il y a eu douze heures d'auditions dans un office central spécialisé dans la prise de parole des victimes mineures, de 15 h à 3 h du matin. Elle ne disait que le minimum et ce dont elle est sûre." affirme l'avocat d'Adèle Haenel, Yann Le Bras. "Ça a été une jolie aventure de prendre sa défense. Cela part d'une prise de parole médiatique, sans penser à la justice ou savoir que l'affaire qu'elle dénonce n'est pas prescrite."

Son avocat témoigne

Témoigner n'a pas été très facile pour l'actrice. "Elle a fait une sorte de black-out avec son cerveau sur la défensive. Les policiers ont alors investigué pour savoir s'il y avait un viol. Adèle Haenel a une capacité de résistance très importante. On va rester sur ce niveau de certitude, à savoir des agressions sexuelles sur une mineure de 15 ans." 

En effet, en 2003, Adèle Haenel tourne dans son premier film, Les Diables, de Christophe Ruggia. "C'est intense d'assister quelqu'un comme cette remarquable actrice que nous connaissons tous. Elle arrive comme une actrice, mais il faut qu'on s'occupe de la victime." explique son avocate, Anouck Michelin.

Adèle Haenel quitte la salle en colère

Yann Barthès a aussi interrogé les avocats d'Adèle Haenel sur son départ brutal de la salle en criant "Ferme ta gueule.""Lorsqu'une enfant est victime d'agressions sexuelles, le vol de son corps, son innocence, son enfance, la douleur reste une plaie béante, malgré le temps qui passe."explique son avocat. "Tout cela arrivé, la colère éclate, il y a aussi des sanglots dans la plupart des cas. On peut facilement tomber dans l'émotion."

Le réalisateur a alors évoqué avoir voulu "la protéger" en suggérant qu’elle prenne un nom d’artiste. "C'est cinq ans de douleur d'une violence inouïe. C'est douloureux de se retrouver face au prévenu, entendre ses explications et voir la manière dont il se comporte. Tout le monde a su que cela montait pour Adèle. À un moment, il remet de l'emprise et salit son nom." complète l'avocate d'Adèle Haenel.

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