Conduite : ces 3 nouvelles infractions bientôt pénalisées par les radars automatiques (de lourdes amendes à la clé)
10/29/2024 11:28 AM
À partir de l'année prochaine, la Sécurité routière prévoit un changement important pour les conducteurs. Les radars automatiques, autrefois utilisés principalement pour repérer les excès de vitesse, verront leur champ d'action étendu. Équipés d'intelligence artificielle et de vidéosurveillance, ces dispositifs seront en mesure d'analyser et de détecter des comportements qui, jusque-là, échappaient à leur vigilance.
Si le gouvernement y voit un moyen efficace de réduire le nombre d'accidents de la route tout en renforçant la discipline au volant, certaines associations d'automobilistes, comme 40 millions d'automobilistes, expriment leur inquiétude face à la pertinence de cette automatisation, estimant qu'elle pourrait multiplier les sanctions sans réellement améliorer la prévention des comportements dangereux.
En pratique, les nouvelles infractions visées concernent trois comportements courants mais dangereux dont l'utilisation du téléphone en main, le non-port de la ceinture de sécurité et le non-respect des distances de sécurité. Grâce aux avancées techniques et à l'intelligence artificielle, les radars pourront ainsi détecter ces infractions sans intervention humaine directe. "Selon les capacités technologiques et l'homologation nécessaire, de nouvelles infractions pourront être déployées sur plusieurs centaines d'équipements (interdistance, non-respect du port de ceinture, téléphone tenu en main)", précise le programme 2025 de la Sécurité routière, cité par L'Argus.
Ces infractions, chacune passible d'une amende de 135 euros et d'un retrait de trois points sur le permis de conduire, pourront même être cumulées si plusieurs d'entre elles sont relevées par un même radar. Une situation qui pourrait s'avérer coûteuse pour les automobilistes peu respectueux de ces règles de sécurité.
L'initiative ne fait toutefois pas l'unanimité, notamment parmi les associations de défense des automobilistes. Pour Philippe Nozière, président de l'association 40 millions d'automobilistes, cette décision relève d'un "recours à outrance du système de verbalisation automatique". Selon lui, l'ajout de nouvelles infractions surveillées par des radars ne permettra pas nécessairement de mieux prévenir les comportements dangereux. Il explique ainsi que "si un conducteur est doublé par un autre automobiliste qui se rabat sans respecter la distance de sécurité, ce pourrait être le conducteur 'victime' qui serait verbalisé, et non le responsable".
Pour accompagner cette évolution, le gouvernement a prévu d'investir 46,3 millions d'euros pour moderniser et entretenir les radars actuels, mais cette somme reste à approuver. Le texte, encore en examen à l'Assemblée nationale, fait l'objet de nombreux débats et amendements. Selon des représentants gouvernementaux, l'objectif est de maintenir un équilibre entre surveillance accrue et prévention des risques routiers. Cependant, l'association dénonce ce qu'elle considère comme une "avalanche de PV" et pointe un risque de pénalisation injustifiée dans certains cas.