"Cette enfant disparue que personne n'a protégé", Adèle Haenel, ses premières confidences choc après le procès

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C'est le visage fermé, repliée sur elle-même qu'Adèle Haenel a pris la parole, ce 16 décembre, sur France Inter. Il s'agit de sa toute première prise de parole depuis le procès du réalisateur Christophe Ruggia qu'elle accuse d'agressions sexuelles quand elle était âgée entre 12 et 14 ans. Le tribunal correctionnel de Paris rendra son verdict le 3 février dernier. D'ici là, la jeune femme de 35 ans ne cesse de vouloir faire entendre sa voix pour toutes ces femmes, ces enfants qui subissent ou ont subi les mêmes atrocités. L'occasion, aussi, de revenir sur ces deux jours de procès agités.Face à Sonia Devillers, la comédienne a tenu des propos très forts : "Moi si vous voulez, je suis la représentante de cette enfant qui a disparu, que personne n'a protégé. Aucun adulte n'a pris ses responsabilités". Puis, celle qui a tourné dans Les Diables réalisé par son agresseur présumé a évoqué celui qu'elle accuse : "L'axe de défense de Monsieur Ruggia ça va être de sexualiser l'enfant, de le responsabiliser, de dire 'elle avait des yeux d'actrice pornographique et de se plaindre, d'essayer d'attirer la pitié sur lui et que ce sera lui la victime de cette histoire".Adèle Haenel s'est alors montrée catégorique face à cette éventuelle défense : "Ce n'est pas le cas. On parle d'un adulte qui a 36 ans, presque 40 ans, au moment des fait et qui s'organise pour avoir chez lui, tout seul, une enfant de 12 ans et l'agresser sexuellement tous les week-ends". Une enfant ? Un rôle qu'elle assure ne pas avoir tenu. "Je n'ai jamais eu l'occasion d'être cet enfant de 12 ans, on l'a tout le temps adultisé", a-t-elle ajouté.

Adèle Haenel : "Je suis la représentante de cette enfant qui a disparu, que personne n'a protégée. Aucun adulte n'a pris ses responsabilités." #metoo#le710interpic.twitter.com/Sk4Bij3TZ6

— France Inter (@franceinter) December 16, 2024

Adèle Haenel : un procès de deux jours très intense

C'est un procès qu'elle attendait depuis 2019. Les faits qu'évoquent Adèle Haenel se seraient produits lorsqu'elle avait douze ans lors d'un tournage où elle tenait un rôle particulièrement sexualisé. Il s'agit du film Les Diables réalisé par Christophe Ruggia. Celui-ci aurait alors reçu très rapidement la jeune fillechez lui en tête à tête jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge de quinze ans et qu'elle refuse d'y retourner. La procureure a requis cinq ans de prison dont deux ferme à l'encontre du réalisateur. La défense, elle, a plaidé la relaxe.Avant cela, le procès a été particulièrement difficile. La jeune parisienne a laissé explosé sa colère dans la salle d'audience. Alors que Christophe Ruggia soutenait à la barre avoir tenté de la protéger lors de ses débuts dans le cinéma, l'actrice s'est soudainement levée, tapant ses mains sur la table, avant de lâcher en criant : "Mais ferme ta gueule !". Sur France Inter, Adèle Haenel a confié pourquoi elle a fini par exploser. "Il faut voir la violence que c'est d'entendre tous ces mensonges accumulés. Essayer de rester calme dans cette situation c'est vraiment difficile", a-t-elle concédé. Le verdict sera rendu par le tribunal correctionnel de Paris le 3 février prochain. D'ici là, Chrsitophe Ruggia demeure présumé innocent.

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