"C'est comme à Mazan" : Adèle Haenel hausse le ton, silence lourd en pleine interview
12/16/2024 03:20 AM
En 2019, Adèle Haenel accuse Christophe Ruggia d’agression sexuelle sur mineur de 15 ans, par personne ayant autorité. Des faits qui remontent à de nombreuses années puisque cette dernière était âgée de 12 ans alors que lui en avait 36. Selon ses propos, elle aurait subi de nombreux attouchements et violences sexuelles. Depuis quelques jours, le procès du réalisateur s’est ouvert devant le tribunal correctionnel de Paris. De son côté, Adèle Haenel était l’invitée de l’émission France Inter ce lundi 16 décembre. Elle en a profité pour pousser un coup de gueule très remarqué et important.
L’actualité a beaucoup fait réagir Adèle Haenel. En plus de ce procès, il y avait également celui de Dominique Pélicot, accusé de faits d’agression sexuelle sur son épouse insconsciente. Face à Sonia Devillers, l’actrice hausse le ton, tenant des propos très remarqués. “Ils sont toujours là à faire comme s'ils nous avaient créées, mais ils nous détruisent”, a-t-elle lancé. Adèle Haenel est ensuite revenue sur l’affaire Mazan, affirmant notamment : “Ils s’en foutent de commettre ces crimes, ils ne veulent pas qu’on parle pour nous-même et qu’on mette les termes en affirmant que ce sont des agressions sexuelles”.
Adèle Haenel : un coup de gueule très important
L’actrice voulait absolument se faire entendre. Dans sa prise de parole, elle revient notamment sur le fait que les agresseurs ont tendance à minimiser les faits lorsqu’ils en parlent. Selon ses propos, ils n’auraient pas conscience de la gravité de leurs actes avant que quelqu’un ne leur fasse la réflexion. Lors du procès des viols de Mazan, nombreux sont les accusés qui ont déclaré que, sur le moment, ils ne pensaient pas qu’il s’agissait d’un viol. Certains ont même indiqué qu’ils étaient persuadés que Gisèle Pélicot était consentante.
Adèle Haenel était très remontée et elle le fait savoir. “C'est ça qu’il faut entendre”, a-t-elle affirmé. L’actrice est également revenue sur l’affaire Judith Godrèche. “Il lui a volé son histoire, sa jeunesse. Il se raconte l’histoire qu’il veut”, a-t-elle déclaré avant d’ajouter : “Quand moi je dis “ça s’appelle des agressions sexuelles”, il est dégoûté. Ils sont dégoûtés qu’on mette les termes”. Un coup de gueule qui a provoqué un lourd silence.
Adèle Haenel : “C'est le concept d’une agression”
Durant la prise de parole, Adèle Haenel rappelle que la grande majorité des agressions se déroulent derrière des portes closes. Cela incite donc les victimes à ne pas prendre la parole. “Qu’est-ce qu’on fait de toutes ces victimes qui ont été derrière la porte fermée avec leur agresseur ?”, a-t-elle demandé avant d’ajouter : “Après on leur dit qu'il faut parler à la justice mais le fait que l'agresseur ferme la porte suffit à créer un fondement de doute suffisant, il y a beaucoup de gens qui ne parlent pas”. Par peur de ne pas être entendues, certaines victimes optent pour le silence. Comme le rappelle l’actrice, il s’agit du “concept d’une agression, de pouvoir fermer la porte et isoler la victime”, a-t-elle conclu.