Après l'avoir côtoyé, Nicolas Sarkozy balance sur Emmanuel Macron : "Je vais vous faire une confidence"
12/18/2024 10:30 AM
C’est un tournant dans l’affaire des écoutes : Nicolas Sarkozy vient d’être définitivement condamné par la Cour de cassation à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, pour corruption et trafic d’influence. En plus de cette peine, il écope de trois ans d’inéligibilité. Il devra même porter un bracelet électronique, une première pour un ex-président. La situation devient sérieuse, et il devrait être convoqué devant un juge pour les modalités de cette sanction dans moins d’un mois.
Mais l’ex-chef de l'Etat ne compte pas se laisser faire. Son avocat a rapidement annoncé qu’il allait saisir la Cour européenne des droits de l’Homme pour contester la décision, en espérant obtenir ce que les juges français lui ont refusé. « Il saisira dans les semaines à venir la Cour européenne, comme il est désormais en droit de le faire, pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont déniées », a-t-il précisé. Mais attention, cette démarche ne suspendra pas l’exécution de la condamnation.
Nicolas Sarkozy dans la tourmente
Le dossier Bismuth continue de faire des vagues ! En mai 2023, Nicolas Sarkozy a été de nouveau reconnu coupable d’avoir conclu un « pacte de corruption » en 2014 avec son avocat Thierry Herzog et Gilbert Azibert, un haut magistrat à la Cour de cassation. Leur deal ? Obtenir des informations confidentielles et tenter de manipuler un recours dans l’affaire Bettencourt, en échange d’une promesse de poste honorifique à Monaco.
Malgré leurs dénégations, les trois hommes ont été condamnés à la même peine, et pour l’avocat Herzog, c’est même une interdiction de porter la robe noire pendant trois ans. Face à la Cour de cassation, les recours ont été balayés un par un, l’avocate générale ayant recommandé le rejet de tous les arguments. L’avocat de Thierry Herzog, Me Emmanuel Piwnica, a déploré une procédure qu’il jugeait « illégale », soulignant les multiples « illégalités commises, les manquements, les atteintes aux droits fondamentaux ».
Nicolas Sarkozy : une lente descente aux enfers
Les avocats de Nicolas Sarkozy n’ont pas l’intention de laisser cette affaire tranquille. En effet, ils espèrent qu’une récente décision du Conseil constitutionnel, rendue le 28 septembre 2023 dans l’affaire Fillon, pourrait leur offrir une chance de réouverture du dossier. Depuis longtemps, l’équipe de défense du compagnon de Carla Bruni estime que le parquet national financier (PNF) lui aurait caché une enquête parallèle, visant à identifier une supposée taupe qui les aurait informés de l’écoute de leurs conversations. Mais ce n’est pas tout : la légalité des écoutes, un sujet déjà brûlant, reste au cœur des contestations.
Et ce n’est pas la fin des procédures ! En 2025, la Cour de cassation devra se pencher sur un autre pourvoi concernant la condamnation du père de Louis Sarkozy à un an de prison, dont six mois fermes, dans l’affaire Bygmalion. Cela concerne les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012. En plus de cela, il doit se préparer à comparaître à partir du 6 janvier 2025 devant le tribunal de Paris pour une histoire de financement libyen de sa campagne de 2007. Ce n’est clairement pas un moment de répit pour lui !
L'ex-président cash sur Emmanuel Macron
On sait que les relations entre Nicolas Sarkozy et certains de ses prédécesseurs sont... intéressantes. S'il s'entend plutôt bien avec Emmanuel Macron, ce n'est pas vraiment le cas avec François Hollande. Lors d'une interview, l'ex-président a même sous-entendu qu'il préfère échanger avec l’actuel locataire de l'Élysée qu’avec le prédécesseur socialiste. "Je vais même vous faire une confidence, c'est quand même plus agréable pour moi de parler avec monsieur Macron qu'avec un autre président de la République", a-t-il lancé, en toute franchise.
Cela dit, cela ne signifie pas qu'ils sont toujours d’accord sur tout. Il a précisé : "À titre personnel, je m'entends bien avec le président de la République. Est-ce que ça veut dire qu'on est d'accord sur tout ? Certainement pas. Je lui ai dit sur un certain nombre de sujets, le Maroc, l'Algérie, etc." D’ailleurs, Sarkozy n’a pas hésité à justifier son vote pour Macron en 2022, en expliquant que "monsieur Macron c'était mieux que madame le Pen" et qu’il n’avait pas envie de "faire la politique du pire".