À la télévision, un invité pro-Trump fait polémique après avoir appelé une femme par le nom d'un animal de compagnie
Aujourd'hui à 10:05 AM
Tout s'est déroulé mercredi dernier alors que Donald Trump vient d'être élu président des États-Unis, son ancien directeur exécutif de la National Diversity Coalition, Bruce LeVell, a fait parler de lui sur un plateau télé de la CNN. Invité sur le plateau de CNN NewsNight with Abby Philip au côté de la démocrate Julie Roginsky pour débattre de plusieurs sujets dont l'enquête du département de la justice et de la commission d'éthique de la Chambre des représentants à propos de l'affaire de trafic sexuel à laquelle aurait participé Matt Gaetz, nommé par le président élu pour devenir attorney general (ministre de la Justice), l'échange a été très houleux.
Alors que l'homme en question, Matt Gaetz, a retiré son nom et a renoncé au poste le 21 novembre dernier, le débat entre Bruce LeVell et Julie Roginsky a été très tendu. Alors que l'invité pro-Trump a affirmé que « le ministère de la Justice a déclaré qu'il n'y avait rien là-dedans » à propos de l'enquête entourant cette affaire, la démocrate a contredit cette affirmation : « Ils ont dit qu'ils n'avaient pas assez d'éléments pour inculper ; cela ne devrait pas être la norme » a-t-elle rétorqué.
Il utilise un nom d'animal de compagnie pour rabaisser son interlocutrice
« Non, à charge, my dear (ma chérie en français)» lui a alors répondu l'homme politique avec beaucoup d'arrogance. Une remarque qui a tout de suite été relevée par l'animatrice, Abby Phillip, mais aussi par la principale concernée, Julie Roginsky. Furieuses que l'homme utilise un surnom pour animal de compagnie, elles ont alors interrompu le débat dénonçant une remarque « condescendante » de Bruce LeVell. Il faut savoir que le mot « dear » est l'un des noms d'animaux de compagnie les plus donnés chez nos voisins anglophones, il fait d'ailleurs partie du Top 4 des noms les plus donnés.
Ne souhaitant pas démarrer un débat de cette façon et surtout pas à la télévision, l'animatrice a remis les choses dans leur contexte : « Attendez, je vais vous arrêter tout de suite, car nous ne partirons pas du mauvais pied » a-t-elle d'abord déclaré avant de poursuivre à l'attention de LeVell : « S'il vous plaît, ne vous adressez pas à une femme adulte en disant "dear" sur un ton condescendant. Ne faites pas ça à ma table. » Si ensuite les débats ont repris autour de la table, la remarque n'est absolument pas passée sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes ont dénoncé le fait qu'il ait utilisé un nom d'animal pour s'adresser à une femme lors d'un échange professionnel qui plus est.
L'utilisation d'un surnom dans le milieu professionnel : qu'est ce que cela veut dire ?
Si les internautes ont applaudi l'animatrice pour sa réactivité et sa prise de position, de nombreux experts se sont exprimés à propos de cet échange. Si les noms d'animaux peuvent être considérés comme des termes affectueux, utilisés dans un mauvais contexte, ils peuvent être particulièrement arrogants et condescendants. Pour Jackie Vernon-Thompson, fondatrice et PDG de From The Inside-Out School of Etiquette, « s'abstenir d'utiliser un langage susceptible d'offenser une autre personne avec laquelle vous n'avez pas de relation personnelle est un principe de bonne étiquette » explique-t-elle avant de poursuivre : « Si vous ne connaissez pas bien la personne et n'avez pas de relation personnelle étroite avec elle, lui parler avec affection est irrespectueux et peut être très offensant ».
Un avis que partage Jodi Smith, présidente et propriétaire du cabinet de conseil en étiquette Mannersmith : « les surnoms affectueux peuvent être plus acceptables dans certaines situations que dans d'autres. Par exemple, une infirmière lors d'une collecte de sang peut appeler une personne qui a donné son sang "chérie", alors qu'un avocat qui appelle quelqu'un "chérie" au tribunal est inacceptable » déclare-t-elle avant de préciser : « Gardez à l'esprit que le ton de la voix a un impact majeur sur la perception de ces surnoms ». En effet, l'experte ajoute que les surnoms dans le milieu professionnel peuvent être utilisés « comme une arme pour établir une domination ». En effet « utiliser un surnom est une ruse employée par ceux qui sont (ou qui se sentent) inférieurs et qui tentent de gagner du terrain » affirme-t-elle.