TÉMOIGNAGE. "Je ne mange que des pommes de terre depuis 20 ans à cause d'une maladie rare"

https://sf1.closermag.fr/wp-content/uploads/closermag/2024/10/pexels-polina-tankilevitch-4110458-1-1.jpg

Lundi des patates, mardi des patates, mercredi des patates aussi… Depuis presque 20 ans, cette comptine bien connue des enfants est devenu réalité pour Jodie Shaw. À 29 ans, cette jeune anglaise originaire de Telford, dans le comté de Shropshire, ne mange que des pommes de terre, conséquence d’un rare trouble de l’alimentation dont elle souffre depuis l’enfance.

"J’ai toujours eu un problème avec la nourriture. Ça a commencé dès l’âge de 6 mois, confie-t-elle au tabloïd The Sun. J’ai une phobie de la nourriture. C’est un blocage mental. J’y suis confrontée trois fois par jour. Je ne mange que pour survivre."

Elle souffre d’un trouble de l'apport alimentaire restrictif

En 2022, Jodie a été diagnostiquée d’un trouble de l'apport alimentaire restrictif. Plus connu sous son acronyme anglais ARFID (Avoidant and Restrictive Food Intake Disorder), il est caractérisé par une limitation importante de la consommation d’aliments, en volume et en variété. Dans le cas de Jodie, son trouble se manifeste par une aversion de tous les aliments qui ne soient pas de couleur beige.

Petite, Jodie était capable de manger du fromage, du pain, des blinis et des chips, mais son trouble de santé mentale s’est aggravé à l’âge de 10 ans. Depuis, elle se nourrit à base de pommes de terre rôties, de purée de pomme de terre et de pommes de terre au four. Un régime très limité qui lui rend la vie impossible.

Fatigue chronique, sautes d’humeur, douleurs, les symptômes sont nombreux

"Je ne mange que de la nourriture beige, qui n’est pas bonne pour la santé, explique-t-elle. (...) Il faut que je me force à manger des fruits ou des légumes. J’ai beaucoup de cholestérol à force de manger des glucides. Je finis par manger moins et je manque d’énergie pour affronter la vie de tous les jours. (…) Je souffre d’une fatigue chronique, de brouillard cérébral, de sautes d’humeur et j’ai beaucoup de douleurs." Jodie craint également de souffrir de problèmes de cœur, ou que ses futurs enfants souffrent d’éventuels troubles de développement en raison de son alimentation.

Depuis son diagnostic, Jodie suit une thérapie très pointue. Malheureusement, celle-ci ne porte pas encore ses fruits. Elle tient néanmoins à parler de sa maladie pour donner du courage aux autres malades. "Si vous souffrez de l’ARFID, battez-vous jusqu’à obtenir ce dont vous avez besoin", lance-t-elle.

Elle espère également sensibiliser la population et les médecins, qui dans son cas ont mis 20 ans à la diagnostiquer. "Ils disaient à mes parents de me servir ce qu’il voulait et que je finirais par avoir faim à force de ne pas manger. Mais je pense que mes parents préféraient que je mange, peu importe ce que c’était."

×