Procès de Pierre Palmade : pourquoi l'humoriste refuse de comparaître pour "homicide involontaire"
11/20/2024 06:40 AM
Le procès de Pierre Palmade, comédien accusé de blessures involontaires après un accident de la route tragique en février 2023, s'est ouvert ce mercredi 20 novembre au tribunal correctionnel de Melun. Cet accident, survenu en Seine-et-Marne alors que l'artiste conduisait sous l'emprise de stupéfiants, a marqué l'opinion publique. Parmi les victimes, une femme enceinte de sept mois avait perdu son bébé, alimentant un débat juridique sur la qualification des faits en "homicide involontaire".
Pierre Palmade, vêtu d'un pantalon blanc et d'une veste noire, est arrivé au tribunal d'un pas timide, le dos courbé selon les journalistes d'actu.fr. Malgré l'ampleur de l'affaire et les attentes médiatiques, il refuse de comparaître pour "homicide involontaire". Interrogé par le président du tribunal à ce sujet, il a clairement exprimé son désaccord.
Un procès sous haute tension
La défense et les parties civiles s'opposent sur l'interprétation des faits. L'avocat des parties civiles, maître Mourad Battikh, insiste sur la viabilité du fœtus, arguant que celui-ci aurait pu survivre si une césarienne avait été pratiquée le jour de l'accident. "Selon les critères de l'OMS, le fœtus était viable", a-t-il rappelé lors de sa plaidoirie. Il déplore un "no man's land juridique" entre la législation sur l'interruption volontaire de grossesse et la reconnaissance pénale de l'homicide involontaire dans un tel contexte.
Le procès a également permis aux victimes de témoigner des séquelles laissées par l'accident. Yuksel Y., gravement blessé, a décrit une vie brisée : "Je ne peux marcher que quelques minutes. Le matin, la douleur… Je prends des cachets", a-t-il expliqué, évoquant une existence désormais marquée par des incapacités physiques et un isolement social. Sa soeur, qui était enceinte au moment des faits, a raconté le moment du drame. "Après le choc, je me souviens d'avoir poussé la portière à deux mains. J'avais très mal à la jambe droite. J'avais mal au ventre", a-t-elle déclaré.
Une défense controversée
Céline Lansek, avocate de Pierre Palmade, a défendu la position de son client en recentrant le débat sur la notion de blessures involontaires, en raison de l'absence d'une base légale claire pour qualifier l'affaire en homicide involontaire. Cependant, cette ligne de défense n'a pas convaincu les parties civiles, qui exigent une reconnaissance judiciaire de la gravité des faits. "Plus le choc est violent, moins l'enfant à de chance de naître vivant, et moins le responsable de l'accident peut être mis en cause", affirme l'avocat des parties civiles.
Près de deux ans après l'accident, ce procès constitue une étape clé pour les protagonistes. Pierre Palmade risque jusqu'à 14 ans d'emprisonnement et 200 000 euros d'amende. L'issue de ce procès dépendra largement de la capacité du tribunal à trancher sur les nuances légales entourant la perte du fœtus.