Le meurtre de Dominique Dunne, l'autre effroyable fait divers évoqué dans la série Monstres : L'histoire de Lyle et Erik Menendez

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Les frères Menendez, condamnés à la prison à vie pour le meurtre de leurs parents, sont au cœur de la deuxième saison de Monsters, sur Netflix. Leur procès a été couvert à l'époque par de nombreux journalistes, mais il y a en a un qui "sort du lot", Dominick Dunne, incarné à l'écran par Nathan Lane. Décédé en 2009, il a été producteur (Les garçons de la bande, Panique à Needle Park, Les noces de cendre...) avant d'entamer une carrière de romancier. Il a aussi été une figure de Vanity Fair qui en a fait son chroniqueur des faits divers mondains. La première affaire qu'il a traitée pour le célèbre magazine ? Le procès du meurtrier de propre fille, Dominique Dunne, qui s'est tenu en 1983. Jeune actrice prometteuse, elle est morte un an plus tôt. À quelques semaines de fêter ses 23 ans.

Le destin brisé de Dominique Dunne

C'est en 1981 que Dominique Dunne, jeune comédienne, rencontre John Thomas Sweeney, 25 ans. Ils font connaissance à l'occasion d'une soirée organisée dans un restaurant français et branché de Los Angeles, Ma Maison. Dont le jeune homme est le chef. L'attirance est immédiate. Mais tandis que la carrière de Dominique commence doucement à décoller, qu'elle rencontre le succès grâce au film d'horreur Poltergeist (qui sera marqué par d'autres drames), John prend rapidement ombrage de sa réussite. Il est jaloux. Il devient violent. Les disputes sont fréquentes. Les coups pleuvent. La jeune fille quitte plusieurs fois ce petit ami toxique, son frère menace de le tuer s'il lui fait à nouveau du mal. Mais elle finit toujours par lui pardonner. Leur histoire ne peut que se terminer en tragédie. Elle se déroulera en deux actes. Fin septembre 1982, au cours d'une énième dispute, John attrape Dominique par le cou. Il la jette au sol, l'étrangle, mais elle parvient à s'échapper en grimpant par la fenêtre de la salle de bains . Elle trouve refuge chez un ami. Cette fois, la rupture est définitive. Elle demande à John de prendre ses affaires et de quitter leur maison. Elle raconte à son père, "il n'est pas amoureux de moi. Il est obsédé par moi. Ça me rend folle".

Drame en deux actes

Le 30 octobre suivant, John se présente à sa porte, demande à lui parler. Elle est en train de répéter avec l'acteur David Packer le rôle qu'elle s'apprête à tenir dans une mini-série, V, mais elle accepte de l'écouter. Ils restent devant chez elle, discutent. Soudain, David entend des coups et des cris. Il appelle les secours, se précipite dehors et découvre John agenouillé devant le corps de Dominique, inconsciente. À l'arrivée de la police, il lève les mains et avoue son crime : "J'ai tué ma petite amie et j'ai tenté de me suicider !" John a étranglé Dominique. Mais elle n'est pas morte. Elle est transportée dans le coma au Cedars-Sinai de Los Angeles. Placée sous assistance respiratoire, elle décède cinq jours plus tard. Ses parents ont décidé de la débrancher, ses organes sont donnés. Dans une déposition, John explique s'être disputé avec Dominique, mais affirme qu'il ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé ni de l'avoir étranglée. L'autopsie déterminera que la strangulation a duré entre quatre et six minutes. Ces quelques jours à l'hôpital, son père Dominick les évoquent longuement dans Vanity Fair. "Au début, je n'avais pas réalisé que la personne sur le lit était Dominique. Elle avait des tubes partout et le système de survie la faisait respirer avec un mouvement saccadé grotesque qui ressemblait à une parodie de la vie, écrit-il. Ses yeux étaient ouverts, considérablement agrandis, fixant le plafond sans voir. Ses beaux cheveux avaient été rasés. Un gros boulon avait été vissé dans son crâne pour soulager la pression sur son cerveau. Son cou était violacé et gonflé ; on y voyait clairement les marques des mains massives de l'homme qui l'avait étranglée. Il était presque impossible de la regarder, mais aussi impossible de détourner le regard."

Un procès indigne

Le 18 novembre, les parents de Dominique découvrent leur fille dans un épisode de la série Capitaine Furillo (Hill Street Blues) qui lui est dédié. Triste coïncidence, elle incarne une jeune ado battue. "Les marques sur son cou étaient réelles, datant de l'agression de John Sweeney cinq semaines avant qu'il ne la tue", apprendra plus tard son père. En septembre 1983 s'ouvre le procès de John Sweeney. Il se victimise en évoquant son enfance douloureuse. Il plaide le crime passionnel. Un ex témoigne de sa violence. "Elle avait été hospitalisée deux fois, une fois pendant six jours, une fois pendant quatre jours, raconte Dominick Dunn. Sweeney lui avait cassé le nez, perforé le tympan, affaissé un poumon, jeté des pierres sur elle alors qu'elle essayait de lui échapper. Pendant qu'elle parlait, la salle d'audience était absolument silencieuse." Le juge Katz fait droit à la demande d'irrecevabilité de ce témoignage. L'accusation demande une condamnation pour meurtre - qui pourrait lui valoir une peine de 15 ans de prison à la perpétuité. L'avocat de la défense plaide les remords et la non-préméditation. Ça fonctionne. John Sweeney est reconnu coupable d'homicide involontaire. Il est condamné à six ans de prison. Un verdict qui indigne le procureur et la famille de Dominique Dunne. Tout le long du procès, ils ont trouvé que le juge Katz avait preuve d'une attitude trop bienveillante envers l'accusé. C'est pour ça que dans Monsters, on fait dire à Dominick : "Je ne crois jamais un mot qui sort de la bouche d'un avocat de la défense. Ils font tout pour aider leur client. Même si cela implique de profaner la mémoire des véritables victimes, ce qui revient à les assassiner une seconde fois." John Sweeney passe 3 ans, 7 mois et 27 jours en détention avant de retrouver la liberté. Un travail l'attend dans un restaurant à Santa Monica. Mais la famille de Dominique va jusqu'à protester devant l'établissement pour le pousser à démissionner et quitter Los Angeles. Ce qu'il fait. Il change de vie et de nom. Récemment, TMZ a appris qu'en 2000, une autre femme l'a accusé de violences. Aujourd'hui, il vivrait en Californie.