
"La bêtise n'est pas l'inculture ou l'ignorance" : selon un professeur, c'est à ces 5 signes que l'on reconnaît une personne stupide

Hier à 04:00 PM
Si l'on s'en tient aux définitions classiques, la stupidité serait un mélange de manque de finesse, d'intelligence et de jugement, un état à ne pas confondre avec l'innocence naïve ou l'étourderie passagère, souvent vues d'un œil plus indulgent. Mais peut-on vraiment la réduire à une simple absence de bon sens ? François Rollin, maître de l'absurde et fin observateur des travers humains, s'attaque au sujet dans son ouvrage Suis-je bête !L'héroïque Professeur Rollin foudroie la bêtise avec ruse et modestie. Son regard, oscillant entre satire et lucidité, dissèque cette drôle de mécanique qui, bien qu'irritante, finit souvent par prêter à rire. Car au fond, qui peut se vanter d'y échapper totalement ?
Une stupidité bien plus subtile qu'on ne le pense
Définir la bêtise, c'est déjà un exercice périlleux. Pour François Rollin, elle ne réside pas tant dans l'ignorance que dans une certaine manière d'aller à l'encontre de son propre intérêt. "La bêtise n'est pas l'inculture ou l'ignorance. Certaines personnes extrêmement cultivées ont des comportements qui relèvent de la bêtise. Et inversement !", souligne-t-il. Autrement dit, elle ne se mesure ni aux diplômes ni aux savoirs accumulés, mais bien aux décisions absurdes et aux raisonnements bancals, parfois le fait des esprits les plus brillants.
Fort de cette approche, le célèbre Professeur Rollin s'est amusé à établir un classement des "cinq marqueurs de la stupidité". Une sorte de guide non pas pour accuser, mais pour mieux comprendre les rouages de cette mécanique. "Cette liste ne prouve pas la bêtise, mais elle en donne un bon diagnostic", précise-t-il. Un exercice à la fois drôle et acéré, qui rappelle que la stupidité, bien loin d'être un simple manque d'intelligence, peut prendre des formes aussi subtiles qu'imprévisibles.
Quand la bêtise se révèle dans les mots et les actes
Pour François Rollin, la stupidité s'exprime dans la façon dont on parle et se perçoit. L'inconséquence en est une première manifestation : agir sans mesurer l'impact de ses choix, avancer sans se soucier de l'objectif poursuivi. Mais plus subtil encore, il y a l'auto-définition, cette manière qu'ont certains de se construire une image bien plus flatteuse que la réalité. "Je suis quelqu'un qui déteste l'hypocrisie", lâche-t-on avec assurance, persuadé d'affirmer une rare vérité, alors qu'il s'agit d'un poncif mille fois entendu. "C'est l'un des piliers les plus importants", précise l'auteur, pour qui cette auto-évaluation souvent biaisée est un marqueur infaillible de la bêtise.
L'humoriste pointe aussi un travers courant : le suivisme langagier, cette habitude de parsemer ses phrases d'expressions éculées sans même en mesurer l'usure. "Je dis ça, je ne dis rien", "Je ne suis pas venu là pour enfiler des perles"… Autant de formules ressassées, vidées de leur substance, qui donnent à celui qui les prononce l'illusion d'une répartie percutante. François Rollin s'amuse à démonter ces tics de langage qui, loin d'être le signe d'une pensée originale, révèlent une incapacité à s'éloigner des sentiers battus.
Les signes qui trahissent une bêtise tenace
Ce qui distingue souvent une personne stupide d'une autre, ce n'est pas tant son manque de connaissances que son incapacité à remettre en question ses certitudes. L'absence d'empathie en est l'un des symptômes les plus flagrants : là où une personne dotée d'un minimum de lucidité sait reconnaître ses erreurs et ajuster son discours, l'esprit borné s'accroche à son point de vue, incapable d'accepter qu'il puisse avoir tort. Changer d'avis ? Jamais. Faire preuve de souplesse intellectuelle ? Inutile d'y penser. Cette rigidité, qui empêche toute évolution, finit par devenir une prison dont l'intéressé ne soupçonne même pas l'existence.
François Rollin, lui, en appelle à Flaubert pour résumer cette mécanique implacable : "L'intelligence, c'est le doute. L'absence de doute, c'est la bêtise." Une phrase qui, à elle seule, condamne ceux qui avancent avec l'inébranlable certitude d'avoir toujours raison. Mais l'humoriste nuance son propos : la stupidité n'est pas une simple erreur passagère, elle se manifeste dans l'obstination. Refuser de changer malgré l'évidence, ignorer les faits qui contredisent ses croyances, voilà le véritable marqueur de la bêtise. "La bêtise, ce n'est pas l'erreur, c'est l'erreur qui persévère." Et contre cela, aucun argument ne semble pouvoir lutter.