"J'ai choisi ce prénom pour mon bébé, mais les personnes de plus de 60 ans n'apprécient pas du tout"
11/05/2024 04:25 AM
Une récente discussion sur Reddit a mis en lumière le décalage générationnel qui peut survenir lors du choix d'un prénom. Une jeune mère a partagé son étonnement face aux réactions de ses proches, notamment des personnes âgées de plus de 60 ans, concernant le prénom qu'elle a choisi pour son fils : Laurence. Un nom pourtant classique et sans connotation étrange ou négative qui pourrait nuire à l'enfant.
En effet, la jeune mère explique avoir subit des remarques de sa belle-mère américaine qui trouvait que le prénom était saugrenu. Lorsqu'elle a accouché et a confirmé le choix de son prénom, elle n'a alors pas été prise au sérieux. Ses beaux-parents ont demandé à son mari : « Es-tu sûr que tu veux l'appeler ainsi ? ». Ils étaient alors persuadés que le garçon se prénommerait Gunnar, un prénom pourtant bien plus atypique. Le même jour, un voisin sexagénaire aurait eu la même réaction en apprenant le prénom de l'enfant. L'internaute a précisé qu'elle vivait aux États-Unis et que pour elle, ce prénom et en particulier son surnom Laurie était très courant, notamment au Royaume-Uni ou en Australie. Cela fait un an qu'elle constate la même réaction stupéfaite chez les plus de 60 ans et qu'elle doit répéter que son fils ne s'appelle pas Lauren mais Laurence.
Des explications culturelles et générationnelles
Petitchououou reconnaît qu'aux Etats-Unis, le prénom Laurence est considéré comme étant un prénom féminin. Toutefois, dans la majeure partie des pays anglo-saxons celui-ci est donné à des garçons. Par ailleurs, elle a noté que seuls les sexagénaires réagissaient négativement. Plusieurs internautes ont émis l'hypothèse que le prénom pouvait être confondu avec celui de Lawrence avec le diminutif Larry, particulièrement commun pour la génération des « Boomers », ces bébés nés après la seconde guerre mondiale, au même titre que des Gerry, Harry, Larry ou Gary. Ce prénom atteignait également des pics au début du XXème et peut être vu comme un prénom ancien, celui de leur père ou de leur grand-père.
Une autre internaute avance l'idée qu'il s'agit peut-être de vécus personnels. Selon elle, sa mère aurait refusé que son petit-fils soit appelé Laurence car tous les garçons de sa classe portant ce titre étaient des enfants mal élevés venant de classes sociales inférieures. Elle-même issue d'une classe sociale basse cela signifiait des enfants grandissant dans des caravanes. Toutefois, pour d'autres commentateurs, Laurie fait référence au personnage de Little Women, un jeune homme charmant, amoureux de Jo March mais qui finira par épouser sa soeur Amy. Dans sa version réadaptée au cinéma en 2020 par Greta Gerwig, l'acteur phare franco-américain Timothée Chalamet prête ses traits au personnage. La jeune mère explique que c'est d'ailleurs ce roman qui a fini par sceller leur choix
Une tendance mondiale au vieux prénom
Les anglophones ne sont pas les seuls à adopter de vieux prénoms. En France également, des couples décident de nommer leurs enfants avec des prénoms considérés comme anciens. C'est le cas de Guillaume Canet et Marion Cotillard qui ont choisi Marcel et Louise pour leur fils et leur fille. D'autres parents opteront pour Colombe ou Odette, Albert ou Achille. Certains prévoient même une hausse du prénom Léon, en lien avec les exploits légendaires récentes du nageur français Léon Marchand.
Si vous êtes un « Millenial », né à la fin du siècle dernier, et que vous lisez cet article, vous pourriez vous aussi être étonné par le prénom que choisiront vos enfants pour leurs enfants. Car nous sommes pétris d'expériences et de préjugés personnels, nous devons rester ouvert à toutes les possibilités. Par exemple, le prénom Kévin, qui a connu son apogée en 1991 etait presque inconnu en France auparavant et est très connoté pour les millenials. Sa popularité est souvent associé à la découverte de l'acteur Kevin Costner dans Danse avec les loups (1990). Toutefois le prénom fait face à des clichés préjoratifs, que tentent de déconstruire les Kévin eux-mêmes. Gardons donc l'esprit ouvert et ne jugeons pas une personne seulement par son prénom, au risque de l'enfermer dans une case ou de froisser de jeunes parents.