J'ai appris le décès du tyran qui m'a harcelée à l'école et je ne m'attendais pas du tout à avoir cette réaction

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Après des années de harcèlement scolaire, Megan Giller revient sur ses souvenirs douloureux dans un témoignage poignant publié dans le Huffpost. Elle y raconte comment son bourreau d'enfance l'a tourmentée, du primaire jusqu'au lycée, affectant à la fois son quotidien et son estime de soi. Élève populaire, il était à la fois sportif, intelligent et issu d'une famille aisée, semblant tout réussir. Mais pour elle, il représentait bien plus qu'un camarade de classe, il était celui qui la rabaissait sans cesse. "Il y a eu de nombreux tortionnaires au fil des ans, mais Forest a toujours occupé la première place, sinon pour la cruauté, du moins pour la longévité", confie-t-elle.

Cette terrible période a marqué une bonne partie de sa vie, mais elle s'en est finalement échappée en quittant le lycée pour poursuivre ses études à l'université. Ce n'est que bien plus tard, alors qu'elle faisait des recherches en ligne, qu'elle a découvert la nouvelle du décès de cet ancien tyran dans un accident d'avion. La réaction qu'elle a eue en apprenant cette nouvelle était loin de ce qu'elle aurait imaginé.

Dès leur rencontre à l'école primaire, Forest a instauré une dynamique de domination, cherchant à l'humilier publiquement. " Tu aimes l'école ? " lui avait-il lancé, moqueur, lors de leur première interaction, alors que la classe entière éclatait de rire. Ce type d'humiliation s'est répété tout au long de leurs années scolaires, au point où elle devenait l'objet de ses railleries et de ses moqueries. Dans une communauté où l'uniformité régnait, Megan Giller, avec sa chevelure brune frisée et ses idées anticonformistes, était perçue comme différente, une cible facile pour ce dernier. Il ne manquait jamais une occasion de la ridiculiser, y compris en se moquant régulièrement de son poids.

Pourtant, malgré les années qui passent, les souvenirs de ces humiliations restent vifs pour elle. Ce bourreau, bien que doté d'une intelligence et d'une aisance naturelle avec ses camarades, utilisait ces qualités pour asseoir son pouvoir. "Il n'avait pas besoin de tricher, il le faisait simplement, un fait dont il se moquait en me lançant un clin d'œil chaque fois que je le surprenais en train de me regarder ", se souvient-elle, évoquant la façon dont il copiait délibérément ses devoirs. Ce comportement, entre cruauté et manipulation, a laissé une marque profonde sur la perception qu'elle avait d'elle-même, même après que leurs chemins se sont séparés à la fin du lycée.

J'ai appris le décès du tyran qui m'a harcelée à l'école et je ne m'attendais pas du tout à avoir cette réaction© Daniel Jedzura - shutterstock

Des années après avoir quitté le lycée, Megan Giller pensait avoir tiré un trait sur son passé douloureux. Ayant réussi à bâtir une carrière prospère et à s'entourer de personnes positives, elle avait mis de côté les souvenirs de ce bourreau qui l'avait si souvent tourmentée. Mais un jour, alors qu'elle effectuait une recherche anodine sur internet, un article de journal est apparu dans les résultats en disant que son tyran était mort dans un tragique accident d'avion. Cette nouvelle inattendue l'a immédiatement bouleversée, et elle s'est retrouvée submergée par des émotions contradictoires.

Son décès lui paraissait irréel, comme si l'univers avait brisé une règle tacite. Elle confie : « Je l'avais toujours imaginé poursuivre sa vie, réussir comme il l'avait planifié, construisant cette existence parfaite qu'il nous avait décrite. » Pourtant, là où certains auraient pu percevoir une forme de justice dans cette tragédie, elle ne ressentait ni satisfaction ni soulagement. Au contraire, son absence créait un vide étrange, laissant une impression d'inachevé. En effet, sa mort brutale l'avait poussée à réévaluer l'impact des relations, même conflictuelles, sur nos vies, rappelant que le passé, aussi pénible soit-il, façonne encore notre présent.

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