INTERVIEW. Patricia et Jessica (Pékin Express) reviennent sur leur défaite, "Vous n'avez pas tout vu au montage"

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Télé Star : Quel est votre ressenti après votre défaite dans cette finale particulièrement serrée de Pékin Express ? Jessica : On a beaucoup été au coude-à-coude avec Romain et Laura, on s'est souvent retrouvés au moment où on devait répondre aux questions. Du coup quand on arrive sur le tapis et qu'on les voit déjà là, moi personnellement je pensais qu'on était devant et qu'on allait gagner. Donc quand on est arrivées et qu'on a vu que le logo était déjà percé, c'était vraiment une grosse déception. Patricia : Alors que moi, pas du tout. En fait à un moment, on a eu beaucoup de mal à récupérer une voiture, il nous a fallu au moins sept minutes. Et là je me suis dit : "Ils sont bons en stop, c'est foutu pour nous". Je n'ai pas voulu saper le moral de Jessica parce qu'elle était hyper positive, mais dans ma tête, c'était déjà joué. Vous aviez chacune un état d'esprit très différent pour ce sprint final... Patricia : Ah oui, complètement. Après c'était ma réalité à moi, et Jessica pensait vraiment qu'on était premières. Mais je n'y croyais pas. Jessica : Du coup la déception n'en a été que plus grande. C'est pour ça que quand j'arrive sur le tapis rouge, la déception était tellement grande qu'on aurait dit que toutes mes émotions étaient figées. Il m'a fallu du temps pour revenir puis c'est passé. Et j'étais très contente pour Romain et Laura, parce qu'ils sont très forts et ils méritent la victoire. Mais j'ai tout de suite pensé à mes enfants et la déception qu'ils pourraient avoir au-delà de la mienne, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit. Je ne sais pas si ça se voit mais Patricia n'arrête pas de me dire à ce moment-là : "Je suis trop fière de nous", et je vois qu'elle est hyper contente. Malgré la défaite, je vois dans ses yeux qu'elle est heureuse et fière, et ça arrive à atténuer ma déception. Patricia : Pour moi, on avait gagné. Ce n'était pas une question d'argent même si c'est sûr que c'est la cerise sur le gâteau. Quand on est parties, j'ai dit à tout le monde : "On part, mais on va jusqu'au tapis rouge quoiqu'il arrive". Mon objectif c'était d'aller en finale et sur le tapis rouge, et je me disais tout le temps : "Le reste c'est du bonus". Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir courir sur le tapis rouge de Pékin Express, c'était grandiose. Donc à ce moment-là, j'avais tout gagné. J'avais une fierté sans fin, j'étais heureuse pour nous deux, je ne peux même pas l'expliquer. Je n'avais pas de place pour la déception. Et j'étais heureuse pour Laura et Romain aussi, car ils le méritaient. Vous en êtes-vous voulu d'avoir choisi un chauffeur qui vous a emmenées dans la mauvaise direction et vous a potentiellement coûté la victoire ? Patricia : Je ne sais pas s'ils disent au montage qu'on est arrivées à 5mn17 de Laura et Romain, mais c'était vraiment serré... Jessica : Oui, ça fait râler... Après, on ne s'en veut pas parce que quand on fait du stop et qu'on tombe sur un "mauvais" chauffeur qui se perd, on se dit que la chance de monter dans une voiture est déjà immense et qu'après ce qu'il se passe ne dépend plus de nous. Quand on perd une épreuve, on se dit que c'est nous les fautives. Mais quand on fait du stop, malheureusement, on se dit que ce n'est pas forcément notre faute à nous. Donc on a moins de regrets. Les face-caméra pour débriefer sont enregistrés après la finale, aviez-vous peur de laisser transparaître vos émotions après votre défaite ? Jessica : Dans le débrief ? Moi j'ai passé mon temps à pleurer (rires). Patricia : On était surtout dans la nostalgie. Moi je n'étais pas du tout dans la déception. Jessica : Oui et puis on était aussi dans l'émotion de revoir les images, de nous voir arriver trop tard sur ce tapis rouge. Ça m'a fait remonter toutes les émotions de la finale, et forcément la déception que j'ai pu avoir à ce moment-là. C'était surtout de penser à la déception que mes enfants, et notamment mon aîné qui a 10 ans, pourraient ressentir qui m'a touchée. La finale mise à part, qu'est-ce qui a été le plus dur pour vous pendant Pékin Express ? Jessica : Je reparle souvent du Kawah Ijen, mais c'était une des épreuves les plus difficiles sur le plan physique et psychologique. Après, la finale aussi c'était très difficile car le stress est décuplé. En plus on part de nuit, les conditions sont complètement différentes des courses habituelles. Donc c'était le plus beau mais aussi le plus intense et peut-être le plus difficile en termes de stress parce qu'on se dit qu'on n'a plus le droit à l'erreur. Patricia : Oui, c'était beaucoup de stress mais des vibrations positives quand même. Ce n'était que du positif, je ressentais de la joie en fait. Je me répétais qu'on avait une chance incroyable d'être là. Qu'auriez-vous aimé voir au montage qui a été coupé par manque de temps ? Jessica : On a fait une nuit dans la jungle et elle n'a été montrée que rapidement dans le Débrief express. C'était une nuit vraiment particulière en Malaisie, on était dans une jungle luxuriante avec beaucoup de bruits d'animaux. On a vécu vraiment un moment fort à la belle étoile, donc il y a peut-être un peu de déception que ça n'ait pas été montré. Patricia : Il y a aussi eu beaucoup de moments de rigolades qu'on ne voit pas du tout. Parce qu'on était très souvent en train de rire. Les choses se sont-elles calmées après votre accrochage avec Ryad dans l'épisode 8 ? Jessica : On n'a plus reparlé de ce qu'il s'est passé, mais les choses se sont apaisées d'elles-mêmes. Depuis la diffusion, on s'est appelés avec Ryad, on s'envoie des messages il m'a souhaité mon anniversaire… Oui les tensions se sont apaisées. Mais quand on est dans la course, les émotions sont décuplées, on est fatigués, on est loin de nos familles, on est en stress permanent à cause de la compétition… Donc quand on est face à une situation qu'on trouve très injuste, forcément ça pète. On réagit peut-être de façon plus intense qu'en temps normal, parce que dans la vie de tous les jours on est plus calmes. Patricia : Oui, et puis c'est une réaction qu'on n'aurait pas eue. On est assez fair-play, on voit les autres binômes qui le sont énormément aussi. Et puis vous n'avez pas tout vu au montage. Il nous avait fait perdre une autre voiture, il nous narguait, balançait des : « Les Corses rentrez chez vous ! » etc. Ça a duré deux jours et à un moment donné ça a pété. Mais bon voilà c'est passé. Jessica : Et on s'entend très bien aussi avec tous les autres binômes. D'ailleurs on a prévu de se voir cet été car ils sont plusieurs à venir en Corse. C'est la famille Pékin Express. On est très fières de nous, même si l'opinion publique n'est pas du même avis… Vous avez été ciblées sur les réseaux sociaux après avoir choisi Ryad et Louison plutôt que Jérémy et Flavie pour le duel final ? Jessica : Oui, on a eu quand même beaucoup de messages négatifs. Surtout après le départ de Ryad et Louison. Et c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à tout ça, mais bon c'est comme ça, ça fait partie du jeu. Patricia : On ne s'attendait pas du tout à cette haine. On pensait vraiment que notre binôme passerait bien, et on a été très surprises par toute cette haine. Qu'aimeriez-vous répondre à vos détracteurs ? Patricia : Que c'est un jeu. On ne comprend pas cette haine et on ne la comprendra jamais. Que quelqu'un n'aime pas un binôme ou une personne, c'est un fait. Mais d'ici à avoir de la haine pour des gens qu'on ne connaît pas et qu'on voit dans une émission, ça me semble incroyable… Jessica : Et puis c'est souvent l'argument du mérite et de la légitimité qui revient parce qu'on a été éliminées, mais ça fait partie des règles du jeu, ce n'est pas nous qui l'avons décidé. On nous a proposé de revenir, n'importe quel autre binôme serait aussi revenu. C'est le même principe qu'une étape non-éliminatoire finalement, ça fait partie des règles du jeu. Il n'y a rien de non-méritant là-dedans. Après nous on sait qu'on est des battantes et que si on est arrivées en finale c'est parce qu'on s'est battues. On n'a pas volé notre place en finale. Mais bon voilà, ça on le met de côté car c'est une minorité, et on garde le positif de tout ça.

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