
Exclu."Les mêmes blessures", pour Aurélie Valognes, son nouveau roman La Fugue, peut s'adresser à toutes les femmes

03/12/2025 12:14 PM
Après L'envol puis La Lignée qui ont eu beaucoup de succès, Aurélie Valognes vient de publier un tout nouveau roman qui est sorti ce mercredi 12 mars dans les bacs. Intitulé La Fugue, on y suit Inès, une femme mariée mère de deux enfants qui, alors que ses enfants sont partis de la maison, décide de tout quitter pour vivre son rêve d'enfant : avoir une maison en Bretagne avec un jardin.
En effet, toute sa vie, Inès s'est oubliée pour s'occuper de sa famille ou encore de son travail. Mais ce temps est révolu et lorsqu'elle emménage dans sa nouvelle maison, sa vie change enfin positivement... Pourtant, ce qu'elle vit au même moment n'est pas simple puisque sa mère dont elle est très proche, est malade. L'autrice Aurélie Valognes, qui a, elle aussi, trouvé sa nouvelle demeure d'écrivaine, nous a révélé tout le cheminement de ce nouveau roman.
Aufeminin : Comment vous est venu le personnage d'Inès ?
Aurélie Valognes : Le personnage d'Inès est très inspiré de femmes que je côtoie, de choses que j'ai pu penser, voir, ressentir. J'ai vraiment l'impression que c'est une femme qui ressemble à beaucoup d'autres, qui se rend compte que la coupe est pleine et qu'elle s'est oubliée. Inès c'est donc un personnage qui nous ressemble. On a tous déjà eu envie de claquer un jour la porte et de partir. Inès le fait. C'est un peu une héroïne moderne.
Ce personnage d'Inès est-il inspiré de quelqu'un que vous connaissez ?
Je ne suis pas partie en quittant mari et enfants mais j'ai donné beaucoup de choses de moi aux personnage d'Inès. Par exemple, j'ai la même angoisse qu'elle par rapport à la mort. Elle a aussi les mêmes blessures que certaines de mes amies qui ont les meilleures qualités du monde et qui pensent qu'elles ne valent rien. Elle ressemble ainsi à certaines de mes amis mais aussi un peu à moi.
Si on voit du positif dans la vie d'Inès par ce choix de déménager, la mort de sa meilleure amie et le cancer de sa mère sont des événements particulièrement difficiles, pourquoi ce choix ?
Malheureusement on va tous passer par des moments de vie assez compliqués et j'avais envie d'un personnage qui se reconstruise une bonne fois pour toute malgré tout. Sa mère qui est malade devient une force car elle lui montre tous les bons côtés de la vie. Je voulais qu'Inès soit comme un Phoenix qui brûle tout pour se reconstruire sur des bases saines.
D'où vous est venu cette idée d'une histoire d'amitié entre les femmes du village qui ont des personnalités différentes ?
Cette histoire d'amitié était dans ma tête dès le début du roman. Selon moi, la meilleure façon de se reconstruire passe par les autres, par l'aide que les autres vont nous apporter et par leur amitié. Je ne suis pas allé chercher l'inspiration très loin puisque dans ma vie, j'ai trouvé un lieu à moi dans le Finistère et je me suis fait une nouvelle amie qui est peinte, une autre qui est ostréicultrice, une autre qui me donne des aliments bios. J'avais envie que toutes ces femmes qui sont arrivées dans ma vie récemment fassent partie de ce roman-là.
Finalement qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce roman ?
Ce que j'aime particulièrement c'est le fait que le roman suive les saisons de la vie. Je voulais que mon héroïne puisse avoir un second printemps, que tout soit possible pour elle à nouveau. Pour moi le message du livre, c'est de se dire que peu importe le moment, c'est toujours possible de recommencer. J'avais les derniers mots du roman dès le début avec moi. Je voulais que l'on sache que tout irait bien pour elle malgré tout et cela est valable pour toutes les femmes.
Au contraire, qu'est ce qui a été le plus difficile dans ce roman ?
Ce qui a été, pour moi, le plus dur avec ce roman c'est d'accepter que j'allais l'écrire en direct. Cette histoire je l'ai écrite dans ma nouvelle maison. Cette maison s'est donc imposée comme un personnage principal de mon roman. Pour une fois, j'ai accepté le fait de ne pas connaître toute l'histoire avant de l'écrire. C'était très nouveau pour moi et en même temps excitant.
Est-ce que vous pensez que ce roman peut amener des personnes à oser changer de vie elles aussi ?
Je le pense oui et j'ai même peur que certaines femmes me disent après coup qu'elles regrettent leur choix. Mais, pour le moment j'ai déjà des lectrices qui me disent que ça fait du bien de voir un personnage qui a fugué comme elles car ce n'est pas simple. Je n'incite personne à tout quitter mais juste à se poser la question : "Suis-je vraiment heureuse et à la bonne place ?". Parfois il ne faut pas grand-chose pour aller mieux.
Quelle est votre routine en tant qu'écrivaine quand vous vous lancez dans un roman ?
Mon écriture est divisée en deux phases. D'avril à août, je vais lire beaucoup de livres sur un thème qui me travaille intimement, je fais des interviews, je vais au cinéma, j'écoute de la musique, je voyage et je prends des notes. Puis, je dresse petit à petit le portrait d'un personnage qui doit évoluer. Ensuite, je m'isole, loin de ma famille, je m'enferme pendant 2 ou 3 semaines et je raconte l'histoire qui me vient. Souvent j'ai le début et la fin mais je ne sais pas encore où je vais. Avant j'avais un plan bien plus précis avec tous les chapitres mais maintenant je préfère me laisser porter par l'écriture, les personnages et l'ambiance. Je rentre ensuite chez moi avec ce premier jet qui fait entre 80 et 800 pages. Puis, chez moi je reprends cela et je travaille le roman pendant environ 4 mois.
Avez-vous des projets d'adaptation à la télé, au cinéma ou au théâtre de vos romans ?
J'en ai un qui a bien avancé. Le casting est fait, le scénario est écrit. C'est une comédie avec deux acteurs principaux. De plus, on m'a contacté pour faire L'Envol en pièce de théâtre ainsi que La ritournelle. Ce sont de jolis projets qui sont dans les tiroirs. J'ai hâte de voir mes mots mis en scène.