Cancer du col de l'utérus : "plus de 99 % de cas sont dus à cette cause n°1", alerte une gynécologue
01/10/2025 09:25 AM
Savez-vous qu'une simple mesure de prévention peut réduire de 90 % les risques de développer un cancer du col de l'utérus ? En France, environ 3 100 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et à peu près 1 100 femmes en décèdent tous les ans. Alors que la semaine de prévention, qui a lieu du 23 au 29 janvier 2025, approche, une experte tire la sonnette d'alarme sur un ennemi silencieux mais redoutable : le papillomavirus humain (HPV). Selon elle, ce virus est responsable de plus de 9 cas sur 10 de cancer du col. Un chiffre marquant, mais également porteur d'espoir. On vous explique.
Le Dr Susanna Unsworth, gynécologue et experte pour Intimina, tient à alerter les femmes à propos du cancer du col de l'utérus : "Plus de 99 % des cancers du col de l'utérus sont causés par des génotypes à haut risque de HPV, notamment le HPV16 et le HPV18", soutient-elle. Ces deux souches représentent 70 % des cas. Mais, bonne nouvelle : des solutions existent. Entre vaccination, dépistage et prévention : voici, selon la spécialiste, les clés pour se protéger et protéger ses proches.
Le cancer du col de l'utérus, un cancer évitable grâce à la prévention ?
Depuis son introduction, le vaccin contre le HPV a bouleversé la prise en charge du cancer du col de l'utérus. S'il y a encore une certaine méfiance vis-à-vis de ses effets secondaires indésirables, une étude publiée dans The Lancet indique une baisse de 90 % des cancers chez les jeunes femmes vaccinées. "Le vaccin cible neuf souches à haut risque, dont les plus dangereuses. Chez les femmes nées après 1995, le cancer du col est presque éradiqué", explique la médecin
En France, la vaccination est proposée gratuitement dès la classe de cinquième pour filles et garçons, avec des campagnes de rattrapage jusqu'à 19 ans, voire 26 ans pour certains hommes. Mais attention, la vaccination ne suffit pas : "Même vaccinées, les femmes doivent continuer les dépistages réguliers", insiste la spécialiste.
Les 3 pilliers de la lutte contre le cancer du col de l'utérus : vaccination, dépistage et éducation
Pour ce qui est de la prévention, le frottis reste un pilier essentiel. Il permet d'identifier précocement des lésions avant qu'elles ne deviennent cancéreuses (faites également attention à ce symptôme insoupçonné). Pourtant, beaucoup de femmes négligent cette étape : en France, près de 40 % des femmes n'ont pas effectué de dépistage depuis trois ans, selon santé.gov. Pourtant, des solutions innovantes émergent. Au Royaume-Uni, des autotests ou rappels numériques sont par exemple envisagés pour simplifier la démarche. "La France pourrait s'inspirer de ces initiatives pour encourager davantage de femmes à se faire dépister", estime la gynécologue.
D'après le Dr Unsworth, le manque d'information est un obstacle majeur. Certaines femmes évitent le dépistage par peur ou par méconnaissance. "Beaucoup redoutent un résultat positif ou craignent que cela impacte leur vie sexuelle", déplore-t-elle, avant de souligner que, en expliquant les bénéfices du dépistage et de la vaccination, il est possible de réduire ces craintes et briser les tabous. Selon elle, la prévention repose ainsi sur trois piliers : vaccination, dépistage et éducation. En combinant ces efforts, un futur sans cancer du col de l'utérus pourrait être à portée de main. "Les femmes ne sont pas seules. Grâce aux progrès médicaux et au soutien disponible, elles ont le pouvoir d'agir", conclut-elle.