Auchan en difficultés financières : voici les 19 établissements qui vont réduire leur superficie
Aujourd'hui à 08:00 AM
Le distributeur Auchan traverse une période difficile marquée par des décisions radicales. Dans le cadre d'un plan social d'ampleur annoncé le 5 novembre 2024, la chaîne a confirmé la fermeture de trois hypermarchés et de trois entrepôts, accompagnée de la suppression de 2.389 postes.
Mais un autre volet du plan, baptisé "Cap 8000", prévoit de réduire la superficie commerciale de 60 de ses 119 hypermarchés sur les quatre prochaines années. Dès 2025, 19 magasins sont déjà concernés par cette mesure.
Une réduction de superficie pour rationaliser les coûts
Face à des performances financières en déclin, Auchan mise sur une stratégie de rationalisation. L'objectif est de limiter la surface des magasins à 8 000 mètres carrés maximum, en supprimant principalement des rayons non-alimentaires. Cette orientation répond à la mutation des habitudes de consommation : l'essor du commerce en ligne et la baisse de fréquentation des grandes surfaces. Les premiers hypermarchés touchés par cette restructuration sont situés dans plusieurs régions françaises.
Il s'agit des magasins d'Arras (Pas-de-Calais), de Bordeaux-Lac (Gironde), de Boulogne (Pas-de-Calais), de Cambrai (Nord), de Châteauroux (Indre), de Domérat (Allier), d'Illkirch (Bas-Rhin), de Laxou (Meurthe-et-Moselle), du Pontet (Vaucluse), de Marne-La-Vallée (Seine-et-Marne), de Mont Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), d'Olivet (Loiret), de Petite-Forêt (Nord), de Semecourt (Moselle), de Saint-Jean de la Ruelle (Loiret) et de Saint-Priest (Rhône), de Saint-Quentin (Aisne), de Villars (Loire) et de Viry Noureuil (Aisne). Ces 19 magasins verront leur surface réduite de 25 % en moyenne dès 2025, comme le révèle L'indépendant.
Des suppressions de postes dans les magasins concernés
Cette réduction de superficie s'accompagne de suppressions de postes. Par exemple, dans le magasin de Porte d'Espagne à Perpignan, 14 emplois disparaîtront. La situation chez Auchan fait écho à d'autres mouvements dans les entreprises contrôlées par l'Association familiale Mulliez (AFM), qui détient également Decathlon, Leroy Merlin, Kiabi ou encore Norauto. Alors qu'Auchan annonce des licenciements massifs, Decathlon a décidé de verser un milliard d'euros de dividendes à ses actionnaires, provoquant un tollé parmi les syndicats.La CFDT Decathlon a appelé à une grève le 7 décembre, dénonçant des priorités financières perçues comme incohérentes : "Pas d'argent pour les négociations seniors ou les NAO (négociations annuelles obligatoires), mais un milliard pour les actionnaires familiaux", a critiqué le syndicat.
Les difficultés d'Auchan soulèvent des interrogations sur le modèle des hypermarchés, longtemps considérés comme un pilier de la distribution française. Dans un contexte où les enseignes doivent composer avec la concurrence du e-commerce, des coûts élevés et des consommateurs plus sensibles aux questions environnementales, la stratégie de réduction des superficies pourrait représenter une solution, mais au prix d'un impact humain et social considérable. Enfin, la CFDT demande une commission d'enquête parlementaire pour examiner l'utilisation de l'argent public par les enseignes de l'AFM.