Alain Delon : son chauffeur balance sur l'acteur, "10 000 euros chacun dans notre slip" et un pistolet toujours chargé

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Alain Delon est décédé le 18 août 2024, à l'âge de 88 ans. Ce dimanche 22 septembre 2024, Daniel Broussin, son chauffeur et garde du corps, accordait une longue interview à nos confrères du Parisien. L'occasion pour le septuagénaire d'en dire plus sur la personnalité de "ce patron colérique, rancunier, mais aussi drôle et complice".

"J'ai voyagé en jet privé, seul avec François Mitterrand et un policier… Mais quand vous avez Delon en face de vous, ça fait quand même quelque chose !", s'est-il souvenu.

"Il voulait que je sois omniprésent"

C'est en 1993 que Daniel Broussin a croisé la route de celui que l'on appelle le Guépard. À cette époque, Alain Delon avait sollicité Christian Prouteau, le directeur du GIGN et du GSPR (le Groupe de sécurité de la présidence de la République), pour lui recommander un garde du corps.

"Ce qui m'a marqué tout de suite, c'est son regard. On avait l'impression qu'en vous observant, il connaissait tout de vous. Il avait un charisme comme on n'en fait plus", s'est rappelé l'ancien officier de sécurité de Mitterrand qui a très vite noué un lien très fort avec le monstre sacré : "J'ai un esprit très militaire et lui aussi. On aimait la rigueur, les horaires, donc ça se passait bien."

"Quand on sortait, Delon me disait : Qu'on ne me fasse pas chier ! En un coup d'œil, je savais si je pouvais accepter qu'on l'approche ou pas. Je faisais barrage. Il voulait que je sois omniprésent. Il m'imposait partout. Une fois, pour un gala en Allemagne, il devait dîner à côté de Catherine Deneuve. Il m'a dit : Daniel, vous vous mettez à côté de moi ! Et Deneuve a dû s'asseoir à une autre table…"

Une personnalité volcanique

"Avec lui, ça partait vite en vrille", a-t-il ajouté. Un jour, sur le tournage du film Astérix aux Jeux Olympiques, "il n'en pouvait plus de Benoît Poelvoorde, qui demandait sans cesse à refaire les prises. J'étais allé voir Thomas pour lui dire qu'il fallait arrêter. Tout d'un coup, Delon a dit : Daniel, on se barre ! Une fois qu'il s'était calmé, je lui avais conseillé de revenir sur le plateau en disant que c'était par respect pour le guépard et son dresseur… "

La vie aux côtés d'Alain Delon a été marquée par une combinaison de rigueur, de coups de colère et d'exigences, rendant le quotidien parfois difficile.

"Avec le "Samouraï", Broussin a parfois allègrement franchi les limites de la légalité", rapporte Le Parisien. Paranoïaque, l'acteur avait d'ailleurs toujours une arme chargée à portée de main.Un matin, le duo a même réussi à passer le portique d'un aéroport en dissimulant des billets de 500 euros dans leurs sous-vêtements."Delon avait été invité à Nice par des Russes, qui l'avaient payé 30 000 euros en liquide. Au moment de prendre l'avion, je lui ai dit : On met 10 000 euros chacun dans notre slip et on répartit le reste entre nos poches et nos sacs. Je lui ai tout rendu à l'arrivée, dans les toilettes d'Orly. Il disait toujours : Avec ma gueule et votre carte de gendarme, on passe partout". Une sacrée anecdote qui prouve que la vie aux côtés d'Alain Delon n'était pas de tout repos !

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